Pédagogie, bilan.

J'espère que ces visites auront permis aux esprits curieux de sentir, peut-être, la germination d'une oeuvre, de repérer les thèmes récurrents, ceux qui s'affinent au cours des fictions, ceux qui se fixent en obsession et ceux qu'on laisse forcément derrière soi au fil des mues. Moi-même, je ne prétends à rien d'autre dans ce blog (et en dehors de lui) que d'avancer sur le terrain de quelque chose qui vaille la peine d'être écrit. On aura vu en tout cas, (je pense pouvoir l'affirmer sans forfanterie outrancière), que je m'essaie à toutes les formes et me frotte à de nombreuses contraintes liées au support lui-même.

Il sera bientôt temps de reprendre la fiction. Mais j'ai mes manies et je n'aborde jamais une nouvelle étape sans faire de bilan.

Donc, depuis quinze ans j'écris sérieusement avec comme projet esthétique (pardon pour les terminologies pompeuses), l'idée de faire du roman, une synthèse. Une synthèse est un résultat d'éléments parfois contraires (qui architecturent mes romans en structure "dialectique", c'est à dire en tensions opposées systématiques où s'affrontent corps et esprit, société et individu, revendication du sujet et conformisme...) tirés de champs de connaissances variées : histoire, philosophie, témoignages, sciences (de plus en plus)...

Pourquoi ? Parce que le roman est pour moi, pragmatiquement, le seul objet capable de lutter contre la fragmentation des savoirs, la fragmentation-quintessence de notre monde contemporain en les rassemblant dans un même objet ; c'est le seul outil littéraire (j'use sciemment de termes très concrets) capable de réunir tous les discours, tous les langages, toutes les connaissances, mieux qu'un film (malgré tout limité dans le temps) qui ne peut pas restituer aussi aisément les flux de conscience, manipuler toutes les temporalités, décrire et en même temps faire agir, faire de l'aventure de la conscience une aventure visuelle forte et associer à tout cela une réflexion abstraite...Mon objectif est de parvenir à écrire dans ma vie (pourvu qu'elle me laisse le temps d'y arriver) un roman qui brasserait le maximum de connaissances emmagasinées à partir d'une problématique fondamentale. Chaque roman écrit tente de poser un jalon supplémentaire dans cette quête que je mène avec autant d'humilité que je puis (même si l'orgueil risque un jour d'avoir raison de moi).

 Mon premier roman écrit et publié s'intitule L'âge de déraison (éditions Chloé des Lys) : ici, le problème posé est justement le sacrifice exigé par l'art contre la tentation narcissique de "briller". L'héroïne est artiste peintre et souhaite réussir ; évidemment, il s'agit d'opposer à ce violent désir la vision d'une société imperméable à la pénétration exogène. L'art, avant tout est un milieu. Réflexion sur l'art, la place de l'artiste dans la société, l'incitation à la réussite et l'obstacle à la réalisation. Vous pouvez m'écrire si vous désirez lire ce livre : reinebale@gmail.com ; je vous l'enverrai au tarif de dix-sept euros frais de port compris (vendu auprès de la maison d'édition à 19 euros)

J'ai ensuite écrit un livre dont le titre est Une moitié d'homme. Réflexion sur l'identité. J'en reparlerai plus tard, car il a soulevé quelques polémiques quand je l'ai présenté sur mon blog. Si on veut en savoir plus, on peut toujours m'écrire.

Mon troisième livre est Civilisation perdue. Roman d'aventures sur fond de descente aux enfers d'une civilisation à l'agonie (cette civilisation étant la nôtre). Ce livre est en cours de relecture-correction pour une future publication éventuelle (j'use de précautions car dans ce domaine, on n'est jamais sûr de rien: je suis en pourparlers avec un éditeur). Donc, dès que ça avance, j'en reparle.

Quatrième livre : Devant, la nuit. Méditation sur la vieillesse et la mort. J'attends des retours d'éditeurs (dont le compte rendu de lecture de certains s'est avéré très positif).

Cinquième livre : L'anéantissement. Pose la question de la déflagration liée à l'explosion de la famille en France, via le divorce. Pas encore envoyé aux éditeurs.

Sixième livre : en cours de rédaction.

Donc, on comprendra que ce blog n'est qu'une petite partie de ce que j'entreprends en parallèle. Que le chemin de l'édition est lent. Trop lent.

Mais ce blog me permet d'ouvrir des tas de portes de perception et même si je souhaiterais par moments qu'il fût plus payant (dans tous les sens du terme), je l'envisage comme une liberté accordée à l'esprit...Et par conséquent, je continue!