Du principe créateur

Dans les posts précédents, je me suis appliquée à relater, brièvement, la démarche qui fut la mienne pour trouver un éditeur. Mais la question centrale est : éditer quoi ? Un roman ? Encore un ? N'y en a-t-il pas suffisamment ? Où est l'art quand il est pléthorique ? C'est la question qui fait mal quand on se rend compte que sa singularité rentre en collision avec toutes les autres qui frappent à la porte d'un éditeur. La seule chose qui peut encore nous distinguer, c'est l'exigence, la réflexion qui supervise l'oeuvre et ne cède rien à la facilité. Mais, à mon sens, une oeuvre doit d'abord et avant tout se vouloir être "emblématique de la contemporanéité", être une confluence où se retrouvent les caractères et ce qui les influence : évolution sociale, politique, religieuse...C'est dans ce cadre-là que j'ai fixé une sorte de projet esthétique : chaque personnage est un révélateur d'une tendance lourde de la société. On comprendra que, techniquement, l'élaboration de mes romans passe d'abord par une documentation fournie : études sociologiques, profils psychologiques, entretiens...

J'espère de cette manière dire quelque chose de l'époque, poser les termes d'une problématique importante pour que le lecteur se sente "transporté" au plus près de lui ; pardonnez ce paradoxe, mais je n'en ai guère trouvé de mieux pour résumer à la fois le dépaysement que procure la littérature et le fait qu'elle nous rapproche de ce qui nous concerne de près.

C'est ainsi que j'espère déposer ma "marque de fabrique"...