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31 décembre 2011

Lettres mortes VIII- A une vieille amitié-

Cher orgueil,

Tu as lourdement travaillé à ta sauvegarde. Quelques lettres de refus "type" ont permis de réajuster tes ambitions ; on peut même dire que ta discrétion, qualité étrangère à ta véritable nature, en se forçant un passage, a su fléchir en toi la morgue. Etrangement, mon cher orgueil, tu t'es paré d'humilité, et même ainsi, tu ne renonces pas à toi-même. Plus fier allié dans ce que je crois être une reconnaissance légitime, tu m'apportes la folie nécessaire pour continuer à me définir comme une artiste ; car, j'en suis persuadée, même les éditeurs, de qui c'est pourtant le métier, ne savent pas plus que n'importe quel lecteur "moyen" reconnaître un artiste. Encore une pensée que tu m'as inspirée.

 Oui, cher orgueil, tu conserves en toi cette déraison, faiblesse et puissance du créateur qui doit à tout instant être persuadé de ce qu'il "commet" sans redouter le stylet des médiocres ou des esprits tièdes et envieux. Ce que tu cherches est bien plus étourdissant que la "gloire" déposée à tes pieds par les flatteurs ridicules, c'est le passage que se fraient deux esprits en littérature, le miracle du verbe toujours recommencé, déposé en moi, offert à toi...J'adresse de bien mystiques paroles à un orgueil souvent mal placé ! Il me faut souvent veiller à ce que ton pouvoir ne s'étende pas trop afin que ma folie demeure sage. Je te rends grâce. Ta fougue me conserve là où la lucidité me décourage. Et comme tant d'auteurs avant moi (même si la plupart semblent avoir oublié ce qu'il en fut quand ils étaient en quête de cette fameuse reconnaissance), j'irais volontiers avec un char défoncer les bureaux de Gallimard (pour paraphraser Céline). Oui, cher orgueil, et comme il faut faire feu de tout bois, je donnerai à tes convulsions l'occasion d'un plein exercice : tu écriras un jour la redoutable odyssée de l'écrivain qui te chérit dans cette aventure moderne qu'est la quête d'une "place" au milieu des siens ; moment que tu croyais transitoire mais qui s'est imposé "vie dans la vie", interminable chapitre d'une existence tournée vers un drôle d'amour, bâti dans le perpétuel chuchotement d'un bureau, à l'écart du monde.

Mais aujourd'hui seulement, je te donne un répit : à toi et toi seul je destine les quelques gouttes de champagne qui humecteront mes lèvres. Ivre un peu, je pourrais à nouveau affirmer, comme Nietzsche avant moi :"si Dieu existait, je ne supporterais pas de ne pas être Dieu"

A 2012 ! A l'orgueil qui me tient debout !

 

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Commentaires
R
Lardon,<br /> <br /> Puisqu'il faut vous appeler ainsi (est-ce vraiment le seul pseudonyme par lequel vous souhaitez qu'on s'adresse à vous ?), merci pour le "bonne chance". Pour le reste, à savoir l'article gentiment conseillé, l'avez-vous lu ? Si oui, en quoi serait-il vraiment utile dans mon cas ? Si non, ce conseil de lecture payant est-il désintéressé ? Sans vouloir pousser le "bouchon", est-ce du lard(-on) ou du cochon ?<br /> <br /> Bien à vous,<br /> <br /> Reine Bale
L
Bon chance à la contempo-Reine.<br /> <br /> <br /> <br /> Je vous conseille cette lecture, qui peut-être vous sera utile :<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RFS_501_0003
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