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7 janvier 2013

En verve rabelaisienne.

Prochaine étape : un peu de satire du milieu littéraire. Billet de blog paru l'an dernier ; juste pour rire et rendre hommage à Rabelais. Pourquoi ce choix ? Un livre m'a donné envie d'en remettre une couche. Et puis pour épuiser le sujet qui m'a tant épuisée. Finissons-en et j'allais dire : Tant pis. 

Dans le pays des homoncules, une race de personnes chargées de distraire et de soulager la population, les édicules, publiaient sur d'étranges rouleaux "les torche-culs" des paroles aux vertus diversement appréciées : chez les uns, elles provoquaient une forme de crispation (on les appelait les rétencules) les rendant passablement nerveux, chez les autres, elles détendaient, au point de leur faire perdre tout contrôle, les fonctions communément appelées "basses": on les rangeait ainsi dans la catégorie "ridicule", catégorie en voie d'expansion.

Le monde, de par la prolifération des ridicules devint rapidement nauséabond, surtout que seule une toute petite quantité d'homoncules tentait de remédier à ce fâcheux problème. Les autres s'étaient accoutumés aux pénibles exhalaisons de ces derniers. Le chef des rétencules "Bale-et-au cul" s'insurgeait de temps à autres contre ces incontinents. Mais rien n'y fit : ni ses protestations (pour lesquelles il s'était conçu un outil qu'il maniait lors de ses imprécations : le Balai), ni ses paroles posées et professorales ne modifièrent l'état de la nation. Ces déjections, désignées comme "ture-cul" (ce langage aimait à inverser des mots autrefois révérés) que les ridicules furent menacés dans leur existence : ils étouffaient. Les homoncules, même ceux qui faisaient preuve de grande retenue, furent éclaboussés par la pestilence. Bale vacillait, flanchait : combien de temps tiendrait-il encore ? Il se rendit alors chez les édicules, les imprimeurs de torches-cul qui vivaient entre eux dans des sortes de tanière, dans des espaces confinés, portant le nom "trous-du-cul". De fait, ils se concentraient dans un seul quartier autrefois baptisé "Saint Germain". C'est là, hélas qu'ils sévissaient en diffusant ces fameux rouleaux.

Mais Bale, ne parvint même pas à s'engouffrer dans un de ces orifices : ils étaient tous inhospitaliers, étroits, et recélant la substantifique moelle de la matière qui se répandait des organes des ridicules : une telle concentration d'odeur, c'en était trop. C'est alors qu'il envoya, ce petit torche-cul à l'endroit des édicules, les injonctant à sortir, à venir à la rencontre des créatules souffrantes de ces mortelles émanations. Bale reçu-t-il la bienveillance qu'il méritait ? L'histoire n'est pas finie ; mais reste fort à parier, hélas, que les homoncules aimant ce qui finit par leur nuire, et peut-être fatigués du poids de plus en plus lourd de leurs déjections, ne parviendront pas à retenir leurs sphynctères. Encore une histoire de servitude -de servicule, pardon-volontaire.

 

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