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2 juin 2012

Le Mal des origines en question.

Vous avez pu lire la semaine dernière le dernier volet du Mal des origines. Voici un écrit qui n'aura pas laissé de marbre et je dois dire que les commentaires et messages que j'ai reçus m'ont semblé à la fois, riches intellectuellement (je pense aux analyses de Jérôme, à qui -pardon-, je n'ai pas le temps de répondre) et symptomatiques aussi. Ecrire ce Mal des origines aura eu l'effet bénéfique de me révéler à quelques uns de mes symptomes, mais dialectique oblige, n'aura pas manqué de déposer sur la grève et avec le ressac, quelques bons vieux poisons dont on connaît parfaitement la composition (on ne trouvera pas ces remarques sur ce blog mais dans ma boîte mails essentiellement). Je ne vais pas refaire l'affligeant panorama de la bêtise humaine, ou pire encore, de la paresse intellectuelle qui se contente de raccourcis pour se forger une opinion (à ce stade, on peut pas parler d'idée mais d'opinion) : faire valser la question juive entre la représentation de la victime et celle du bourreau est un tropisme pour le moins lassant et que je trouve suspect. Et puis, hélas, de déplorables vomissures (le juif et l'argent...) dont on ne m'aura pas épargnée.

Il y a quelques mois, j'avais laissé sur ce blog même, un roman dont le titre est Une moitié d'homme traitant de cette épineuse question. Il est libre d'accès encore et gratuit (se reporter à juillet 2011). D'un point de vue de la création, il est fort probable que je fusionne le Mal des origines avec Une moitié d'homme pour n'en faire qu'un seul roman. Dès lors, je retirerai les deux travaux de la circulation. Si vous voulez lire Une moitié d'homme donc, empressez-vous.

Je rappelle également que j'ai achevé il y a quelques mois un roman se constituant comme une méditation sur la vieillesse et la mort : je l'ai bien sûr envoyé à quelques maisons d'édition (car même si les chances sont maigres, il faut, je pense, persévérer tout en continuant d'exister sur la toile) ; j'avais proposé aux lecteurs de ce blog qui le souhaitaient de recevoir ce livre pour en faire une critique sur leur propre support (critique libre, bien sûr, respectant la seule condition de ne pas insulter gratuitement, et -j'oubliais- la propriété intellectuelle -cela va de soi) ; - proposition qui tient toujours.

Actuellement, j'écris un roman dont le thème est  : la chute dans le quotidien et son sauvetage par la société du spectacle.

Vague ? Je ne puis en dire plus si ce n'est que ce sera, après L'âge de déraison, Une moitié d'homme, Civilisation perdue, Devant, la nuit., mon cinquième roman, achevé d'ici la fin de l'année prochaine. Pour l'heure, et pour ce blog, je donnerai dès la semaine prochaine, une nouvelle à lire, nouvelle qui avait amusé quand je l'avais présentée sur le site de Léo Scheer (temps des manuscrits, temps révolu pour moi, mais bon souvenir) : L'éditeur et le Néant.

Enfin, pensée toute personnelle au peintre Christophe Avella-Bagur, artiste-peintre ayant réalisé la couverture de mon premier roman, L'âge de déraison : il expose à New-York aujourd'hui même, à la galerie Richard (24 ème rue, 514 West, Manhattan à deux pas de Gagossian...) Bravo !

 

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Commentaires
R
Merci Jérôme d'avoir lu Une moitié d'homme.Et c'est moi qui m'excuse de n'avoir répondu plus tôt.<br /> <br /> Ma réponse, qui ne sera pas autant développée que la vôtre (car je préfère créer que commenter, du moins ici) retiendra deux choses : <br /> <br /> - d'abord, le fait que je retrouve chez vous une lecture nietzschéenne dans le rapport éternité/ moment historique (c'est l'aspect qui m'intéresse le plus) et, étant donné que ce roman n'était encore qu'en gestation au moment où je l'ai présenté, je n'avais, au fil des "épisodes" pas tout à fait, (en effet) réalisé la synthèse (d'ailleurs, la construction du roman sera revue dans cette optique très essentielle). Je pense que le manque de souffle que vous avez pu y déceler provient d'une sur-construction qui pallie une forme de cohésion entre la nécessité interne du personnage et la contingence historique (ça se rencontre mal, je trouve). Je ne sais pas si ça rejoint ce que vous tentiez de me dire, mais je crois que c'est ce problème de fond qui finit par rejaillir sur la forme. De toute façon, je comptais très exactement reprendre le roman dans ses délicates articulations qui confinent pour l'heure à la tandinite, je le concède ! Néanmoins, je crois que ce roman mérite une bonne reprise en main qui le hissera, j'espère au rang d'oeuvre achevée ; les thèmes que j'y aborde, ne me semblent pas faibles ; et merci d'avoir été sensible au récit en tant que tel.<br /> <br /> -Le second aspect de la critique est un point qui vous concerne finalement : c'est votre projection de votre propre désir sur mon travail, je crois. Et là, nécessairement, il y a une forme d'aporie. Ce souffle, ce dépassement, cette éternité, peut-être cette force biblique, dans l'éthique et l'esthétique, je n'en suis pas capable : soit que je n'ai pas encore poussé mes limites jusque là, soit je ne l'ai pas intégré comme mon modèle indépassable, comme me le dit ma raison consciente. Et sur ce chapitre, je vais vous dire quelque chose : je suis l'ensemble vide. Dans le fond, mes personnages sont beaucoup plus marqués que "moi". Aucune foi, aucune idéologie auxquelles j'adhère. Et j'allais dire il en va ainsi de ma judéité à ma féminité. Sachez que l'écriture est une identité par procuration pour ma part.J'aurais bien été tentée par l'universalité si les "contingences" ne se fussent présentées autrement. Et précisément, mes romans, mes écrits traduisent le conflit de l'homme, dans son incarnation présente avec ce qui passe pour "historique" "accidentel"...<br /> <br /> Voilà, j'espère vous avoir éclairé sur la façon dont je conçois mon travail,<br /> <br /> Amitiés,<br /> <br /> Reine.
J
Pardon pour le retard, j'ai presque fini (me manque le dernier chapitre de votre roman de formation: «une moitié d’homme». Mon avis: C'est bien, très bien, fluide, limpide, construits parfois trop, peut être parce qu'il vous manque encore un tout petit peu de cette aisance et grâce que l'on ne trouve que chez les très grands auteurs. Manque de souffle (ô milles et milles pardons pour ces reproches, mais c'est ce que j'ai éprouvé en vous lisant, comme si le problème qui meut votre écriture vous empêché aussi d’écrire, parce qu'il n'est pas résolue dans votre esprit, un moment achevé de votre histoire , n'ayant plus rien a voir avec un moment de votre développement historique , mais tout avec une révélation de l’éternité , ce premier moment de la réalité de l'esprit, qui pour se reconnaître doit ne pas se confondre justement avec un moment du développement historique, quoiqu'il ait lieu aussi dans le temps, et c'est ce qui rend les choses si difficile, et nécessaire le dialectique pour débrouiller le rapport de l’éternel et de l’historique, en comprenant que la réalisation historique de l'essence éternelle de soi, dans le rapport a la famille par exemple, est un aspect totalement intégrée a l'essence éternelle de chacun avec laquelle traite toute écriture, et qu'en perdant la première filiation de nos instincts dans l'attachement a nos origines de chaire (qui redouble le concept d’origine en lui faisant perdre son sens tout en lui donnant une incarnation réelle), nous nous élevons dans la conscience de nous même, mais n'en sommes qu'a mi chemin, la ou la contradiction n'est pas encore levée dans notre esprit. Cette forme si humaine, trop humaine, de l'amour, ou l'amour exige une folie, que l'on dénie toute pensée qui pourrait rabaisser la réalité immédiate ou il prétend s'incarner, dans l'enfant sans défense, le femme adorée , la famille( et la féminité est presque parfois entièrement réduite a ce penchant de l’amour, de dénaturer le rapport a la pensée pour que naisse en l'aimé la tendance a nier l’éternité de ce qu'il pense, tout en sachant par ailleurs l’exiger, pour faire valoir que la « féminité », comme un qualité si singulière (peut être imaginaire, la faudrait questionner S. de Beauvoir) a son prix, qu'elle peut exiger des choses aussi contradictoires de la part d'un être pensant...), et ou donc l'amour humain exige de nous que nous nions en nous l’éternité de notre pensée pour conserver a la famille toute la sacralité de l’origine ou elle nous tient dans notre désespoir (de ne pas a cause d'elle pouvoir penser a un sens éternel de la famille) dont nous devons nous défaire pour apprendre a penser c'est a dire a redonner a la parole la valeur du sens éternel qu'elle véhicule ; et cela sans pour autant que la famille originelle soit lésée le moins du monde(sinon en un sens de déconsidération sociale qui retombe sur elle depuis la trahisons du membre qui pour réapprendre a penser le sens éternel doit avoir l'air de la trahir au yeux des autres) , puisqu'au contraire, en refusant de sacrifier l'idée du sens éternel qui est en nous pour la faire paraître comme le seul refuge, nous lui offrons, comme job, par notre apparente trahison, la difficulté pour chacun de ces membres de se séparer d'elle a son tour. (d’où peut être votre « moitié d’homme »).....mais faute a moi puisque j'avoue n'avoir pas eu le temps de finir la lecture...<br /> <br /> Par contre j'ajouterais ceci : dans votre roman, la filiation générique de l'esprit, par la culture, se melane a celle selon la nature, ou l'esprit connaît son origine, celle qu'il cerie parce qu'il doit la perdre, pour que son « sens «  éternel puisse apparaître, c'est a dire être intelligible (Fides quaerens intellectum, de St Anselme), qui est « perdue » au sens immédiat, c'est a dire au sens ou la chaire doit vivre la perte de l'impression temporelle de la fraternité pour en acquérir une de son sens éternelle. Aussi, est-il dit que le jeune homme doit quitter son père et sa mère pour pouvoir dire : <br /> <br /> <br /> <br /> Qui est ma mère, et qui sont mes frères? 12.49 Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici ma mère et mes frères. 12.50 Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. »<br /> <br /> Sacant que la « situation «  ou a ete pronnoncées la Parole, etaient, celle, bien particuliere, ainsi mise en place par Mattieu :<br /> <br /> « 12.46 Comme Jésus s'adressait encore à la foule, voici, sa mère et ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler. 12.47 Quelqu'un lui dit:: Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler. 12.48 Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait:<br /> <br /> En dehors étaient la mère et les frères de Christ lorsque celui-ci « continué » de parler. La situation cane d'autant plus que le contraste entre la réalité immédiate et le sens de celle-ci scandaleux, saisissant, contrasté. (C'est aussi ce que je voulais dire par « caricaturer », mettre en perspective la langue dans ce qu'elle est capable de porter comme signification éternelles qui ne doivent absolument plus rien , a ce comme quoi elles pourraient encore immédiatement assimilée : la famille du christ désignée dans le « voici » est ambiguë, s’agit il de celle de chair, que l'on aime parce qu'en chacune d'elle s'incarne l'esprit d'un autre moi avec lequel on a grandit, par les soins duquel on est devenu un être conscient et libre, (idée de la dette aussi s'incarne envers la famille, fausse dette si je puis dire...)qui forment une réalité envers laquelle on se sent débiteur infiniment et liée a un amour indéfectible, que l'on montre et manifeste (que l'on doit manifester même, puisque la morale le réclame) généralement, en distinguant celle ci , en se refusant a lui faire le moindre tort, surtout celui de la nier comme le fait ici Christ en ne la reconnaissant pas. Qui refuse de la reconnaître dans son immédiateté parce qu'il fait ainsi par sa trahison, parler la langue, signifier l’universalité en designant toute l'humanité des croyants comme étant sa mère et ses frères. Bien a vous, jerome.
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