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14 décembre 2014

Une issue sans voix, fin du chapitre III

Une issue sans voix, roman, fin du chapitre III

Pierre, enseignant, leader syndicaliste, a perdu sa voix. Pour avoir tout le récit, se reporter aux épisodes précédents.

 "C’est vrai, la beauté est partout dans cette forêt qui monte vers une colline qui initie une enfilade de collines, que l’on peut suivre pendant des heures si ça nous chante. Jusqu’où va-t-elle ? Il marche et en marchant, il rencontre son ennui de marcher parce qu’il ignore le but qu’il doit poursuivre. Que peut bien trouver Hélène à se retrouver au milieu des pierres qui amènent à d’autres pierres, des arbres à d’autres arbres ? Il essaie de comprendre, de saisir la beauté, mais la beauté ne lui est pas donnée par le regard seul ; la beauté est un état de grâce, de pénétration réciproque entre les sensations, l'esprit et l'élément extérieur où elle s'appuie. Quelque chose lui échappe, peut-être comme une relation directe entre lui et le monde : la mystique de la contemplation a été brisée à un moment qu'il serait bien en peine de définir et dont le départ de la voix n'est qu'une résultante objective. Il rentre, bredouille.

La télé allumée, il essaiera de s’oublier dans les nouvelles du monde : une guerre au Mali à se mettre sous la dent. Sauvé de l’ennui. Sa passion pour la politique nationale et internationale le rattrape un instant ; il analyse : « pour les démocraties, il y a menace intérieure et extérieure ; c’est comme ça depuis toujours. Menace extérieure : la démocratie mise au défi permanent d’incarner la force du « droit », plus fort que toutes les autres forces réunies ; menace intérieure : le ramollissement des citoyens devenus sujets de leur quête de bonheur médiocre. » Il retrouve ici sa crise : conjonction d’une pression extérieure sur le ventre mou de l’intérieur. Sur ce point, Hélène n’a pas tort : il faut agir de l’intérieur, d’abord, de l’intérieur de chaque citoyen qui doit élever sa conscience individuelle à la hauteur de l’enjeu collectif, pas à l’aveugle, pas juste par effet de masse, effet, qui comme le dit Hélène peut être à double tranchant. La spécialiste de la période où l’on fit grand usage de la guillotine, sait de quoi elle parle avec l’histoire du « double tranchant ». Et sa crise à lui ? Son intérieur qui ne répond plus à la sollicitation sociale de l’extérieur ? Que doit-il en penser ?

Il doit être malade : demain avec L’IRM, il en aura le cœur net. Pourvu qu’on ne le décrète pas « neuro-dégénératif », pourvu que ce ne soit pas le début de la descente vers l’opacité de la conscience aphasique. Baudelaire perdait le langage quand la maladie s’est déclarée ; comble pour le poète, malédiction qui conduirait presque à questionner l’existence d’un destin qui serait comme un pied de nez à l’essence de l’homme, dont la vie porte avec elle la troublante signification : Baudelaire, poète, considéré comme subversif qui perçoit comme rarement la séparation entre l’aspiration à l’élévation et la condition terrestre qui en signe l’échec, finit comme il doit finir pour que sa poésie soit pleinement le récit de la réalité.

Il doit être malade par là où il a pêché : il s’est occupé des affaires de son travail, il a passé du temps à écouter les doléances de ses collègues, de ses élèves, il a cru à son rôle social, et sa femme, ses enfants : c’était l’acquis sur lequel il pouvait se reposer pour atteindre le sens de sa vie. Voilà, il était mis en échec, un échec tragique peut-être mais qui éclaire, comme l’aphasie pour Baudelaire, la zone d’ombre où s’écrit la malédiction, là où la possibilité d’être et de s’anéantir sont tenues à équidistance. Ce qui vous fait, vous efface.

L’épreuve du miroir, la peur du matin le reprend : si son image se mettait à disparaître demain ? Si comme sa voix, il devenait invisible ? Pas mort, non ! Invisible, inaudible, inodore ? Une disparition sans disparition ! Son visage, à l’évocation de ce fantasme, se distord. Le miroir le reflète. Il respire. Ses yeux sont tirés par des petits sillons de ridules : il a quarante-cinq ans. Ses cheveux blancs gagnent du terrain, inexorablement ; les cheveux bruns sont encore majoritaires. Bonne nouvelle : la calvitie l’a épargné. Il ne disparaît pas. Son visage, viril, peut charmer encore, il le sait. Quand sa voix monte pour dire tout haut ses quatre vérités, il sent bien les regards qui se tendent vers lui et transforment son action en lumière ; un instant, la loi physique est du côté de l’élévation, pas de la gravitation, un instant court, il est une luminescence qui s’irradie dans la rhétorique : « Nous ne devons pas transiger sur nos conditions de travail ; on nous demande, non pas de faire retomber sur les adolescents les faibles lumières de nos connaissances, qui quoique faibles face aux forces de l’acculturation ne sauraient abdiquer, mais de l’élevage de poulets en batterie ! Chaque année, nous voyons nos classes gonfler, et comme l’ascenseur -puisque dans notre pays, la formule consacrée de l’ascenseur social est au langage commun ce que l’égalité des chances est à l’utopie-, comme l’ascenseur trop lourdement chargé et condamné à rester au niveau où on l’a investi, nous piétinons. Et pour nous remercier, néanmoins de nos héroïques efforts, on exige de nous encore plus d’impossible ; parce que dans notre métier, à l’impossible, nous sommes tenus. Faire tout avec rien. » Quand, la réunion syndicale mensuelle arrive, les collègues se précipitent et admirent le morceau de bravoure, d’autres se laissent emporter par la période qui enfle pour retomber dans la formule ramassée et la plupart viennent aussi pour passer un moment, écouter ce qu’ils ont envie d’entendre, et repartir ensuite persuadés que leur dignité a repris du grain. Et puis, il y a les femmes qui ne ratent jamais une occasion d’être subjuguées. Il y en a une, Delphine, un professeur de physique, qui le regarde avec un drôle de brillant dans les yeux. Chien de race, fidèle par nature.

Pierre Dubois incarne donc la voix de la résistance, et on l’aime ou on le déteste pour cette raison. Maintenant qu’il ne peut plus parler, de quoi aura-t-il l’air ?

Le miroir détaille son corps maintenant : de taille honorable, moins du mètre quatre-vingt à trois centimètres près, une certaine finesse du corps (il se souvient de ses complexes d’adolescent chétif avec émotion), il n’a jamais joui d’une musculation ample et imposante ; il n’est pas un grand sportif. En été, il aime nager, en hiver, il aime lire couché. Mais globalement, il ne peut pas se plaindre : il n’est pas disgracieux. Reste à savoir si sa configuration physique est encore capable de rencontrer le désir de sa femme. Il élude la question, pour le moment.

A nouveau, la soirée s’est imposée à tous dans une célébration de l’unité familiale qui lui a paru factice. Il aimerait se mettre de côté pour les laisser être au naturel. On lui parle trop fort comme si il était sourd ; heureusement, il a retrouvé une ardoise dans les affaires de sa fille et cette fois, il peut communiquer a minima. Hélène a demandé sa journée pour l’amener à l’IRM à Marseille demain. Sur l’ardoise, il écrit : « C’est gentil ». Et elle répond, un peu évasivement : « C’est normal » ; il lui saisit la main avec un sourire ; les enfants scrutent le père et son regain de tendresse. Le fils est ému, la petite est embarrassée. Le fils lance subrepticement un regard à la mère : il aimerait bien qu’elle réponde avec douceur à ce geste, qu’elle ne fasse pas comme d’habitude, un retrait sec ; Sam ne comprend pas pourquoi sa mère est si métallique avec son père depuis quelque temps, et la petite, Rébecca pleure parfois dans son lit parce qu’un jour, maman a dit à papa qu’elle divorcerait, qu’elle en avait plus qu’assez de passer après le priorités professionnelles de Monsieur. Hélène sent que la tension au bout de la main, même si le geste est doux : la main se charge de toutes les inquiétudes des enfants, du père. Là, maintenant, elle sent que le moment n’est pas propice pour faire valoir son détachement. Détachement qu’elle a vu grandir jour après jour depuis qui lui manque une force essentielle et irrécupérable : la jeunesse. L’énergie le cède à la détermination, à la connaissance affermie de ses invariants. Mais là, clause d’exception : elle se plie à nouveau à ce qu’elle croyait loin d’elle, une forme de convenance propre aux circonstances. Elle enrage, calmement, elle enrage de se plier. Tout est d’une tension extrême. Il lâche la pression de la main, enfin. Les enfants soupirent intérieurement : c’était quitte ou double. Il fallait que la comédie s’arrête.

Débarras. Bruits de vaisselles, Hélène affairée, les enfants se chamaillent pour savoir qui ira dans la douche en premier, le père est là, il écrit sur l’ardoise : « Le premier qui se lavera est celui qui mettra le moins de temps à se laver » : les enfants se regardent. Le grand frère, la tige un peu boutonneuse -mais pas trop- cède. Cinq minutes chrono. Le père ne se défilera pas devant la nécessité d’édicter les règles, fût-il sans voix.

Le lit, encore. Hélène, cette fois, veut regarder la télévision ; le régime d’exception, c’était hier quand elle est venue se coucher en même temps que lui. Il pense : « La mesquinerie de cette lutte sourde… ». Quand tard dans la nuit, il ne la voit pas à ses côtés, il s’inquiète et s’énerve. La flexion nette, il se lève : quelle mouche le pique ? C'est la première fois en six mois qu'il écarte l'idée qu'il va la déranger, qu'il ne devrait pas s'emporter et qu'il vaut mieux la laisser tranquille. Le couloir : deux portes fermées, celles des chambres de ses enfants. Ils dorment. Hélène, silhouette gracile sur le canapé, à moitié allongée, le téléviseur allumé : une émission « talk show ». Elle le voit et se redresse comme si on la dérangeait dans un plaisir très intime. Debout, de tout son poids d’homme de quarante-cinq ans qui s’enfonce dans le sol, il observe Hélène qui se sent comme une bête traquée ; il voudrait la gifler, la traîner à terre et lui cracher dessus. C'est l'heure d'abolir cette distance, sa revendication de petite-bourgeoise insatisfaite ; deux possibilités s'offrent à lui, deux manifestations possibles, désir ou violence. Elle chuchote : « Tu ne vas pas bien ? » Mais à ce jeu-là, on ne l’y prendra pas ; elle sait très bien pourquoi il ne va pas bien, pourquoi tourne-t-elle autour du pot ?

Il revient d’un pas décidé, ardoise en main : la craie crisse, Hélène en a la chair de poule.

« Il faut que tu me dises : tu m’aimes, oui ou non ? Oui ou non, veux-tu qu’on reste mariés ? »

Hélène lit. « Je ne peux pas te répondre ». Il reprend l’ardoise. La nervosité est à son comble. Il s’agite, ou plutôt ses bras s’agitent.

« Tu en aimes un autre ? 

- Non ! s’insurge-t-elle, outragée. »

Elle s’insurge excessivement, juge-t-il, comme si précisément, elle avait quelque chose à cacher. Son regard se fronce comme les plis d’un tissu.

Il efface avec son chiffon. Un pantin ridicule. A nouveau, les crissements sur l’ardoise.

«  Tu mens. Et si tu ne mens pas, la vérité sort bien mal de ta bouche. »

Elle lit et hausse les épaules.

« Même quand tu ne parles pas, tu trouves le moyen de dire des choses fantaisistes, réplique-t-elle.

Il gribouille :

- Cesse cette comédie. Je ne plaisante pas : si tu n’expliques pas « notre » problème, ça va mal finir.

- Mais quoi à la fin ! Je t’ai déjà dit ce qui n’allait pas ! J’en ai assez de faire ma vie dans mon coin pendant que tu continues tes activités militantes ! Les enfants sont grands et tu te fiches pas mal du temps que tu pourrais passer avec moi. Tu ne me proposes rien, ni sortie, ni escapade, même dans l’intimité, tu ne cherches pas à…approfondir. Je t’ai déjà tout expliqué ! Et maintenant, tu voudrais que cette façon d’être toujours loin de moi soit sans conséquence ?

Il acquiesce. Mais il a déjà reconnu ses torts.

Il secoue la tête comme pour se dégager d’une mèche de cheveux, sauf que c’est une idée qui le gêne. Craie, chiffon.

- Qu’est-ce que tu suggères ? Qu’on s’en sorte ou qu’on casse tout ?

Elle soupire : la question lui a traversé l’esprit tant de fois ! Mais il la met en demeure de répondre ; elle ne peut pas continuellement se défiler, même si elle ne peut avouer que récemment quelqu’un lui a tapé dans l’œil et que c’est réciproque. Pour l’instant, ça reste de la connivence, de l'entendu : le choix, l’inévitable choix d’y aller ou pas, elle le repousse encore. L’autre, le collègue prof d’anglais qui vient de débarquer dans son collège, il a passé le pas, lui : il a divorcé l’an dernier. Il est libre et elle pourrait bien se lancer. Mais bien sûr, elle hésite, cas de conscience. Et puis il y a Pierre maintenant avec son extinction de voix…Où vont-ils ces deux-là ?

Timidement, elle répond, en essayant d’être le plus honnête avec ce qu’elle ressent.

- On peut essayer encore. »

Son hésitation est communicative. Mais ce soir, il ne veut rien lâcher. Pourquoi ce soir ? Il a bien une réponse : d’abord, s’il est handicapé, il ne veut pas qu’Hélène reste par devoir. Depuis trois mois, il supporte ce sevrage d’amour, de passion. A-t-il fait tous les efforts ? Peut-être pas. Il faut bien le dire. Mais faut-il qu’il renonce à des réunions syndicales, au conseil d’administration du lycée, pour qu’enfin elle se retrouve en lui ? Et le fait de ne pouvoir parler, de ne pouvoir s’engueuler n’éteint pas en lui le désir d’exister. Au contraire, ça le recentre vers ce quoi il s’échappait depuis quelque temps : le conflit larvé d’avec sa femme dont aucun syndicat n’aura raison. Il sait qu’ici la lutte s’engage sans que la rationalité d’une négociation puisse être convoquée, que le compromis, cette fabuleuse intersection où deux esprits doués de raison peuvent s’entendre envers et contre tout, n’aura pas cours. L’objet du litige échappe à la règle du jeu. Le désir. Le domaine du « sans-loi », le domaine de l’insaisissable qui désigne la projection de l’homme dans un rêvé dont les racines sont aussi enfouies que celles de l’arbre centenaire. Le désir, c’est la lecture de l’histoire privée de l’homme. Et cela, Pierre le saisit parfaitement : quand il faut avancer sur le terrain des décisions, les individus réagissent avec tout ce qui les a constitués depuis l’enfance : peur, ou au contraire, témérité excessive, sur-jouée, modération, hargne…La terre ferme de la raison se ramollit et laisse place à des puissances chtoniennes, puissances échappées des entrailles de la terre, de son magma principiel qui régit le premier mouvement de l’homme jusqu'au dernier. Hélène fait partie de ces êtres qui a de la fermeté qu’en tant qu’elle se sent flouée, qu’elle croit rejouer le drame d’un père pas assez présent dans son enfance, d’une mère qui doit pallier le père etc…La connaissance du déséquilibre vient tôt : de sa famille même. Il faut agir en amour comme on fait en politique : jouer sur le ressort des passions humaines, se dit Pierre. Il faut faire comme si le problème d’Hélène s’était incorporé à lui. Mais Hélène, s’occupe-t-elle de savoir si lui aussi a besoin qu’on prenne en charge son « moi » ? Il déteste ce « tout psychologisant » à quoi on réduit les relations humaines. Il a accepté le mariage, la fidélité, les enfants, un travail sans risque, tout ça au nom de la famille et on sape ce travail pour quoi ? Pour une histoire de restaurant hebdomadaire, de séance de retrouvailles bourgeoises en auto-célébration du moi contenté ?

- On peut encore essayer ? écrit-il. D’accord, et maintenant, écrit-il encore. On va choisir le programme de télé ensemble. Et on ira se coucher ensemble, tendrement. Nous ferons tout ensemble.

- Tu es excessif, comme toujours, répond-elle. Je ne sais pas si c’est ce qu’il nous faut.

- On verra bien. » Et il s’assoit à côté d’elle, lui caresse les cheveux, elle se laisse faire, il prend sa main et lui demande de le caresser, c’est poussif. Il reprend l’ardoise : « Il faut mettre de la conviction en tout. Je ne ferai pas tout, tout seul. »

Hélène a la berlue. Quoi tout de suite, là, au moment où il le décide, s’y mettre ? En a-t-elle envie ? Et le plus fort, c’est que devant tant de fermeté, elle s’incline. Elle lui caresse la tête ! Il sourit comme pour dire : « C’est bien, continue ». Il l’embrasse : le cou d’abord, ses petites oreilles avec des petites gouttes d’or qui pendent, son front ; elle, elle continue à le caresser en le regardant fixement, étrangement, comme si ce n’était pas lui qu’elle observait. Plus qu’observer, elle s’étonne elle-même de caresser et d’être embrassée. Ces derniers temps, elle n’avait pas beaucoup songé à de telles scènes. Pierre ne peuplait plus ses désirs…Le prof d’anglais s’est substitué à lui dans ses rêveries les plus intimes. Il poursuit, sa taille, ses seins, ses douceurs vallonnées ; elle a envie d’arrêter. Son corps se raidit. Il arrête, l’invite à se coucher. Tous les efforts, tous, il fera tout pour que ça revienne.

Au lit, il la saisit par la taille : il veut s’endormir en la sentant contre lui. Il faut abolir toutes les distances maintenant, sans attendre ! Ses mains s’égarent ou plutôt, savantes, elles circulent. Hélène est perdue. Perdue entre ses mains, perdue dans un désir qui l’a quittée et sur lequel elle se concentre du mieux qu’elle peut. Et pourtant, au-delà de sa réticence qui veut s’interposer entre leurs deux corps, quelque chose se passe : son corps. Frémissements involontaires quand les mains vagabondent près de la taille, les seins…La mécanique du désir dicte au corps d’Hélène ses sécrétions, ses mouvements ; son corps, caressé, embrassé, dans la nuit qui laisse place à tout ce que le jour repousse, son corps se dilate au frottement de la nuit, prêt à tout recevoir de la nuit encore, être la nuit même…Mais Pierre se rétracte. Il se retourne après avoir embrassé Hélène dans la nuque. Elle s’assoit en tailleur :

« Eh ? Tu ne vas pas te mettre à dormir comme ça… ?

Elle a oublié qu’il ne pouvait pas parler. La fureur, après le désir, la fureur : elle le secoue.

-Regarde-moi ! Alors, maintenant que tu m’as bien excitée, tu me laisses ?

Il la regarde, goguenard, opine du bonnet. Ca veut dire « oui » !

-Tu es vraiment…dégueulasse. Je te déteste. »

Lui, il pense : la vérification est faite. Sommeil paisible. Il a gagné en quelques minutes plus de terrain qu'au cours des six mois précédents.

 

 

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