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18 septembre 2013

Chapitre VII- FIN- La disparition virtuelle de Régina Basel.

Eh bien, nous y sommes. Après s'être trouvés, Patrick rentre chez lui et Régina retrouve sa solitude. Alors, que décideront-ils ? Epilogue...Merci, merci encore à tous ceux qui se sont laissés porter par le feuilleton ; il n'est pas simple, pendant cinq mois, de maintenir l'intérêt éveillé. C'était une petite gageure quand même. La semaine prochaine : inventaire. Sommaire du blog et de mes activités littéraires pour rendre celui-ci plus maniable. Vous pouvez intervenir, laisser vos messages, appréciations. Bon, place à la fin:

Chapitre VII- Epilogue

 Régina retrouva sa solitude, revit sa fille au moment de son tour de garde ; Patrick connut symétriquement la même situation. Ce qui bouleversa Patrick, ce n’est pas que Régina lui manquât ou qu’il sentît le vide après ce plein ; non, ce qui le bouleversa, c’était que rien à son retour n’avait bougé, pas un objet de son intérieur, pas un mail de boulot qui manquât à l’appel, pas une parole échangée avec les autres qui eût été traversée par les modifications de ces derniers jours…rien…tout était parfaitement organisé, en place, et pas près de basculer dans le chaos. Son amour n’avait laissé aucune trace dans le monde qu’il retrouvait. Les preuves ? Où étaient les preuves à part ce léger mal de tête hérité de sa chute lors de son malaise vagal ? Tout se passait comme si le temps de l’amour avec Régina avait été emporté dans quelque fleuve d’Oubli et qu’il importait au Temps de lisser ce qui un instant aurait pu briser sa ligne, son imperturbable ligne. Il pressentit avec l’angoisse chevillée à la gorge que l’immortalité n’était pas de ce monde, mais en cruelle compensation, il y avait l’immuabilité des jours, ce que l’on nomme communément « routine » et dont la fonction dans l’ordre de l’univers, n’avait peut-être pas d’autre raison que de nous dégoûter de l’éternité. Oui, si l’éternité, c’est le recommencement du même, alors, alors…à quoi bon rêver à  plus qu’une vie ?

      Le ciel morne de la Toussaint…cette année comme les autres n’avait pas manqué d’accabler Patrick ; le souvenir de sa mère, et cette fois plus encore : la sensation que tout ce qu’il venait de passer aux côtés de Régina, ce voyage, cette rencontre, les routes du Sud, tout cela était comme déjà mort. Que rien dans une vie ne pouvait être modifié à part la mort. Que la lumière qu’il avait contemplée du haut des imposantes gorges du Verdon  avec Régina ne pourrait jamais les sceller à l’éternité, à part si peut-être ils consentaient tous deux à demeurer dans les territoires irréductibles où les solitaires, les disparus, les désespérés de tout poil se résignent à ne plus rien attendre.

      Patrick était tout à sa mélancolie ; et cette fois, ce fut Régina qui l’en tira. Elle l’appelait ; il laissa sonner. Puis, il prit le téléphone et entendit le message.

« Je ne devrais pas vous appeler… Je ne devrais pas rajouter une touche de couleur au tableau ou une note de musique à la symphonie. Je sais que ça peut tout gâcher…mais c’est le jour des morts…Vous rappelez-vous que vous êtes venu me chercher, cher Orphée, d’entre les morts ? » Il avait bien fait de ne pas lui parler ; il avait bien fait de ne pas interposer sa voix entre elle et le contenu de ses mots, cette pénétration de la possibilité de la fin de leur amour, de la mort qui en amour comme ailleurs a toujours le dernier mot, oui, il l’avait laissée venir à lui pour fortifier son désir encore trouble, ce désir qui avait été initié par le visage d’une défunte sur une page facebook ! Il était venu à elle sans comprendre ce qui l’y avait poussé ; mais à l’entendre, quelque chose s’éclairait, tout comme sa voix l’avait éclairé quand à l’hôpital, encore groggy par sa chute, elle lui avait susurré des mots rassurants dans cette nuit de solitude ; il comprenait qu’il avait suivi cette voix pour se sauver lui, se sauver du long couloir sans âme qu’il traversait depuis des années en se leurrant sur sa vie, ses choix, ses idées. Régina désignait son mal et en la sauvant, il pouvait espérer se sauver lui-même.

      Il sortit déposer des fleurs sur la tombe de sa mère ; cette tombe grise du triste cimetière situé au carrefour d’Aubervilliers et de Pantin provoqua l'envie de partir, de retrouver la lumière du Sud. Puis, il appela Régina...Quand elle décrocha, elle se mit à rire ; elle dit ensuite qu'elle était heureuse de lui parler. Depuis sept ans, il n’avait connu jour des morts plus serein."    

 

 

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Commentaires
R
Merci Chris ! Mais je n'ai pas très exactement saisi le sens de "clap, clap, clap". Une phrase d'explication me serait bien utile !
C
Clap clap clap!!!
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