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21 janvier 2013

Mériter le mérite

La création : la voilà, elle ne nous quitte pas. On ne vit que pour elle, que par elle. Ici, en tout cas. Et heureusement qu'il y a cet espace pour s'essayer, s'y essayer. Sinon où ? Dans le confinement d'un bureau ? Dans les cafés encombrés de "beaux esprits" qui débitent à qui mieux mieux qui ils sont, Madame ? Dans les allées étroites des tweets où se bousculent des "followers" ? Dans les travées où se rangent des facebookers, défilés d'âmes flottantes dans leurs vitrines à éclairage criard ? Là où l'on se susurre des "j'aime" à coups de clics, -à défaut de la claque qu'un tel étalage de vanité imposerait ? Nous devons faire, en dépit de ces considérations, de notre mieux. "La tâche de (notre) époque" citait J.P Domecq dans son superbe Robespierre, derniers temps, rappelant ici ce que Marx disait des révolutionnaires. Et je ne convoque pas ces trois références au hasard : car il faut bien des écrivains qui nous instruisent comme J.P Domecq d'un "encore-pensable", qui nous montrent que les temps sont ouverts pour peu qu'on le veuille encore et qu'on ne fasse pas tout pour nous décourager (avec son travail encyclopédique touchant à l'art, à la littérature, à l'histoire, au cinéma, on se gonfle d'énergie pour les dix ans à venir : oui, créer librement est possible aujourd'hui, même si "la situation des esprits"-pour reprendre le titre d'un livre où le même J.P Domecq s'entretient avec E.Naulleau- nous afflige souvent) ; Robespierre, tout de même, qui dans la création d'un nouvel ordre, pousse la raison jusqu'au délire -délire nécessaire pour instaurer la république ? Trop vaste question, demeurons modeste. Mais ne dédaignons pas l'oeuvre passée. Et Marx qui pourrait lire aujourd'hui (il y a dix jours exactement) dans Le Figaro que la lutte des classes existe bel et bien (!). La Raison est rusée, pour le coup et, surcroît de malice, se manifeste avec ironie.

Avant de s'y remettre, il fallait bien nommer qui donne du courage : finalement, J.P Domecq pourrait bien ressusciter la puissance de l'encyclopédiste, façon dix-huitième siècle, vivant parmi nous avec pour lettres de noblesse trente livres (pas de rentes, bien sûr), trente livres, qui comme je l'ai dit, couvrent un vaste champ disciplinaire avec une créativité littéraire unique dont je reparlerai plus précisément. Je ne voulais pas passer à côté, moi qui ai souvent déploré la perte du sens méritocratique remplacé par la machine à fabriquer de la névrose narcissique ; quand, en France on s'énerve de la confiscation de la culture par un milieu clanique, on lira donc avec bonheur le Pari littéraire puis on ira voir du côté des Arts plastiques pour faire un autre dramatique constat dans Artistes sans art ; d'un coup, on se sentira moins seul. Le ciel délesté, on pourra goûter à l'originalité de la métaphysique-fiction dont il est le "concepteur". On voudrait mériter ce mérite-là.

Placée sous ces bons auspices, je propose de laisser place à un récit dont le thème est en cohérence avec "l'artiste de la solitude" mais cette fois beaucoup plus fictif.

Première phrase de Une forêt, deux êtres

" Depuis cinq ans, peut-être six, j'ai pris l'habitude, chaque jour qu'il m'est donné de vivre, de partir le plus longtemps possible marcher en forêt. Ce n'est pas par mélancolie, ni par sportivité : écartons d'emblée les indices qui vous amèneraient à dire : "Oui, je vois, elle est rêveuse, pas dans le coup, une inadaptée" ou bien : "Elle veut faire état de ses prouesses. Qu'elle s'inscrive donc au club de randonnée !" Non, non, rien de tout ça. J'ai un bon chien : premier point. Il me laisse penser à voix haute sans me contredire : deuxième point. La forêt est très belle, pour couronner le tout et c'est gratuit. Car je ne suis pas riche et j'ai bien droit à un ou deux plaisirs, moi aussi."

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Commentaires
R
Lyne-Eve, c'est une fiction ! Ce n'est pas le "je" de Reine Bale (c'est son "jeu" pour un autre). Bref, le personnage n'est pas nécessairement l'auteur dans une fiction, même si le personnage dit "je" et n'est pas mis à distance par un narrateur. Donc, "je" ne se justifie pas. J'espère avoir levé la confusion ; peut-être n'avais-je pas clairement indiqué qu'il s'agissait d'un début de fiction, pardonnez-moi. Reine.
L
vous n'avez pas à vous justifier ... il n'y a aucun mal à se faire plaisir ...
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